Comment le Low-Tech Journal affronte l'explosion des prix du papier et des frais postaux

Face à la hausse des coûts du papier, des impressions et des tarifs postaux... nous allons augmenter le prix de notre magazine de 7,5 %. C'est à dire 10 centimes. Ouf...

Nous aussi on s'aligne avec l'inflation. Mais on avait prévu le coup et conçu un mag frugal à 3,60 € accessible au plus grand nombre. L'abonnement annuel ne prend qu'1 seul euro et passe de 21 à 22 € à partir du n°7.

Vous comprendrez qu'à ce prix, notre marge (bénéfice) est minime. Nous ne pouvons donc nous permettre de donner 50 % de notre chiffre d'affaires à des distributeurs, ni d'être présents en kiosques. Ce serait vendre à perte !

Un business model décroissant

Nous parions plutôt sur les bibliothèques, les médiathèques, les asso, les AMAP, les tiers-lieux, etc. Ainsi, un seul abonnement peut combler une dizaine de personnes ! C'est contraire à tout modèle "consumériste", mais, c'est ainsi que nous pouvons rester économiquement viables !

De toutes façons, notre but n'est pas "lucratif". Il est de vivre honnêtement et dignement de notre passion. Nous ne faisons pas le pari qu'en augmentant notre nombre d'abonnés, nous augmenteront les quantités imprimées et donc profiterons d'économies d'échelles. Ce n'est pas aussi simple que dans les manuels d'économie !

Dans le monde de l'entreprise, tout fonctionne par paliers : si l'on dépasse un certain chiffre d'affaires, une certaine taille, on a besoin d'un dispositif logistique plus important, de recruter des gestionnaires, et notre fiscalité va augmenter, etc... Tout cela crée des coûts supplémentaires. Or, les médias indépendants comme le nôtre sont écartés des millions d'euros de subventions gouvernementales, majoritairement orientées vers les médias détenus par des milliardaires. Lire ici une tribune de Laurent Mauduit publiée dans Mediapart.

Voilà pourquoi, grossir pour grossir, c'est absurde : le truc, c'est de trouver la taille optimale. Une forme de discernement économique si vous voulez !

Zéro kiosque, zéro stock

Pour garder la tête hors de l'eau, on applique la stratégie du "zéro kiosque, zéro stock, zéro déchet, 80 % d'abonnements et de précommandes". Nous produisons donc à flux tendu, avec une gestion serrée de notre trésorerie.

Voilà pourquoi nous lançons des campagnes de précommande sur Zeste, pour préfinancer les impressions et les envois (en sachant que nous offrons dans ces cas une remise de 10 à 15 % et offrons parfois les frais de port).

C'est une gymnastique financière et logistique qui demande beaucoup d'agilité, mais, jusqu'ici, ça se passe bien ! Au moins nous ne sommes pas tributaires des MLP (les distributeurs de journaux), ni d'aucun autre acteur économique surpuissant qui nous imposerait ses conditions. On ne compte que sur nous... et sur vous !

On vous remercie donc, encore et toujours, pour votre soutien et votre bienveillance.

La rédaction