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La leçon de Terminator : nous sommes déjà prisonniers de la tech

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Dans le premier Terminator, James Cameron développe l’idée que présent et futur agissent comme une boucle temporelle. Le présent se répète dans le futur. I'll be back : la technologie est déjà là, toute puissante. Elle ne fera que (re)venir. Vous ne re-regarderez plus Terminator comme avant.

Cameron va ainsi nous montrer que le règne des machines a déjà commencé dans le présent. Les personnages tissent avec la machine des liens presque naturels. La technologie est déjà omniprésente, dans l’usine, à la radio, les écrans de télé sont omniprésents, sur les chantiers, mais aussi dans les maisons, où on semble avoir besoin de cette technologie à chaque instant.

Cameron nous montre le chemin de notre propre perte, mais on ne le comprend pas

La technologie insidieuse tisse déjà sa toile pour nous emprisonner, les câbles des appareils sont emmêlés.

De la même façon, lorsque Reece essaye de lui expliquer la machination des machines, le psy se fait interrompre par une autre machine, son bipeur ! Autant que le walkman va trahir l’amie de Sarah, puisqu’il l’empêche d’entendre le Terminator arriver. Ce même walkman qu’elle écoutait en faisant l'amour avec son copain.

Cameron nous montre un monde où les humains sont constamment branchés à la technologie. Préfigurant ainsi un futur où les machines ont pris le contrôle : c'est le plan iconique du Terminator, qui vise directement son spectateur avec le laser rouge, rendant la menace technologique palpable et immédiate pour nous.

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La bataille pour le futur se passe effectivement déjà maintenant

Et Cameron va répéter ce message pendant tout son film, avec par exemple ces sirènes rouges et bleues des voitures de police, qu’on voit sans arrêt, et qui se retrouvent intégrées sur les machines dans le futur !

Les humains sont déjà, de leur propre gré, prisonniers de la société et de la technologie, la tech, ce mot qui clignote de façon menaçante derrière le Terminator. La menace technologique est déjà présente, en train de se jouer dans le présent.

Notre société porte en elle le germe de celle où Skynet règnera en maître, comme la scène de fin, qui se passe dans une chaîne de montage où tout est automatisé, où l’humain a été remplacé par des machines. Il est littéralement écrit sur les machines « robotique », « robot », « automatique », ce qui renvoie évidemment à la scène où le Terminator s’ouvre le bras et nous montre comment il fonctionne !

Cette société avec ses bras automatiques porte donc en germe la société des machines qui va venir, comme à ce moment précis Sarah porte en elle le germe de celui qui deviendra le sauveur de l’humanité. Chaque élément renvoie à un autre et se superpose.

Pour Cameron, les humains choisissent donc leur enfermement, et les forces de l’ordre sont peu à peu transformées en machines sanguinaires, récupérant les sirènes, mais aussi directement les voitures de police.

Technologie VS nature c'est un peu le dada de James Cameron, où la nature sera toujours plus grande et où l'homme est aveugle face à elle, sûr que sa technologie pourra résister à tout, et qui assiste, constamment, impuissant à son propre naufrage.

Cameron nous décrit un futur où les humains ont échangé leur place avec les machines

Ils ont des codes-barres, ils sont devenu leurs esclaves. Les humains semblent se désincarner et être de plus en plus corrompus par les machines, comme Reece, qui semble être lui-même une machine, au départ identifié comme le double du Terminator.

De leur côté, les machines deviennent de plus en plus humaines, comme le Terminator qui saigne et sue, et se recoiffe dans le miroir avant de mettre des lunettes de soleil.

C’est tout ça qui fait qu’un film à petit budget un grand film qui traverse les générations sur près de 40 ans maintenant : en faisant appel à l'intelligence du spectateur, sans le laisser passif devant un écran à ingurgiter des images, comme certaines franchises débutant par MAR et finissant par VEL.

Pour découvrir le Low-Tech Journal, c'est par ici !

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