Publié par La Rédaction dans Billets le 10/06/2024 à 13:40
La communauté low-tech est parfois ciritiquée pour son manque d’engagement politique. En se concentrant sur les questions "techniques", elle donne l'impression d'ignorer les dynamiques sociales et institutionnelles. La low-tech offrirait l’illusion que des changements personnels ou à l'échelle de petits groupes humains, pourraient suffire à changer le monde, sans engager de réelles actions politiques collectives. Ces critiques sont injustifiées et voici pourquoi.
La low-tech, bien qu'insistant sur la question technique, appelle à dépasser - ou politiser - la recherche du bien-être personnel pour enter dans une écologie intégrée à tous les aspects de la vies, et visant des projets collectifs de bien commun.
Alors que le discours "techno-solutionniste" est ultra-majoritaire au sein des partis politiques, la low-tech conteste cette apparente unanimité. J'ajoute qu'elle appelle à un changement radical des normes et des logiques économiques afin de sortir du modèle "techno-industriel". Enfin, les lautéqueurs refusent de promouvoir une écologie moralisatrice, déconnectée des réalités économiques, et réduite à des gestes individuels sans remise en question des structures sociales en place.
En réalité, la low-tech émet une critique puissante - mais sans haine ni bouc-émissaire - du modèle économique actuel, c'est-à-dire l'a consommation excessive, l’obsolescence programmée et la dépendance aux énergies carbonés.
Cette critique se double d'une remise en question des structures industrielles dominantes (industrie internationale, super-marché, totalitarisme numérique).
En effet, en valorisant la réparation, la réutilisation et le recyclage, la low-tech s’oppose à la culture de la consommation et du gaspillage. Ce mode de vie alternatif conteste les pratiques économiques dominantes et les intérêts des grandes entreprises.
En favorisant l'autonomie et la résilience locale, la low-tech promeut des formes alternatives d’organisation sociale, décentralisées et communautaires. Cela s'oppose à la centralisation du pouvoir et des ressources, un enjeu éminemment politique.
Démocratisation de la technologie
Enfin, la low-tech veut remettre la technologie à sa place : plus accessible, moins complexe, et surtout moins intrusive et manipulatrice, la low-tech s'oppose à une "société algorithmique", technocratique et hyper-complexe. Elle prône l'éducation populaire, l'open-source, et l'internet sauce "wiki".
La low-tech invite à repenser notre rapport à la technologie, à la nature et à la société, en promouvant des valeurs de frugalité, de résilience et de coopération. Ce changement de paradigme propose une vision du monde alternative, distincte de celle qui prévaut actuellement, et constitue en cela une démarche profondément politique.
Elle propose des alternatives aux structures économiques, sociales et technologiques actuelles dont l'impact sur la vie quotidienne serait significatif.
Plutôt que de la voir comme une écologie dépolitisée, il serait plus pertinent de la considérer comme une écologie qui politise autrement, en s’attaquant aux racines des maux de façon concrète et accessible, sans culpabilisation ni bouc-émissaires.
Pour aller plus loin : Qu'est-ce que la Low-Tech, de Jacques Tiberi
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