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Prise de parole au salon Primevère 2023, à Lyon

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Invité à Lyon lors du salon Primevère pour une table ronde, voici ce que notre rédac' chef Jacques Tiberi a retenu de cette expérience.

Tout commence par un recentrage de ses besoins sur l'essentiel, aussi bien en matière d’hygiène, d'alimentation, de confort thermique, de mobilité, de numérique, etc... “Ai-je vraiment besoin de prendre une douche tous les jours, d’un smartphone, de manger des animaux morts, de racheter un nouveau jean dès qu’il se déchire... ?”

Une fois qu’on a distingué l’essentiel du superflu, on peut commencer à imaginer des façons sobres (en énergie et en matière première) de répondre aux besoins essentiels.

Pas facile de concevoir des outils et des méthodes simples à utiliser et à entretenir, dans un monde obsédé par le “toujours plus” et l’obsolescence programmée. C’est là que le DIY (faire soi-même) trouve sa limite et que l’on se tourne vers des communautés de co-construction, des recycleries, des tiers lieux, des artisans locaux ou un FabLab...

Et le superflu, alors ? Bah ça devient du luxe. Souvent inutile. Mieux vaut s’habiter à s’en passer, avant qu’il ne disparaisse ! La rupture sera moins dure.

Voyager low-tech ?

Cette définition devrait conduire un ou une passionné(e) de voyages à tirer un trait sur les destinations lointaines accessibles en avion, pour se concentrer sur des lieux accessibles à pied, en vélo, en auto-stop, en train, en bateau à voile ou les cinq à la fois. Ça laisse quand même de la marge pour partir à la découverte de l’autre.

Alors, c’est vrai : ça oblige à réapprendre à voyager. Et même à redéfinir le sens du voyage. Où est l’essentiel : dans la destination ? Ou dans l’expérience, le “tour”, la promenade, le sentier de grande randonnée, l’euro-véloroute, la colline tout là-bas, l’effort, le kiff, le couchsurfing, le gîte, le bivouac... et les rencontres. L’aventure humaine quoi ! Prendre un billet d’avion et acheter un guide de voyage... C’est has been ! Voyager, c’est se creuser la tête pour imaginer une aventure bas carbone, accessible à tou.te.s, ludique et pimentée !

Je vous ai fait peur ? Laissez-moi vous rassurer : low-tech ne veut pas dire « no-tech ». Il ne s’agit pas de rejeter la technologie, mais de la remettre au service des humains et du vivant. On peut donc être low-tech et utiliser un smartphone (ouf !), un train de nuit, une imprimante 3D (waw), voire mélange des technologies anciennes et nouvelles !

L’esprit low-tech, c’est juste d’avoir assez de tech pour répondre à son besoin, sans que cela provoque une trop grande nuisance écologique ou sociale.

En deux mots : c’est du discernement technologique. Une volonté de réintroduire des limites à la tech, parce qu’elle consomme toujours plus d’énergie – et souvent “d’énergie grise”, c’est-à-dire non comptabilisée et invisible pour le consommateur. “Euh Michel, c’est obligatoire de faire une visio ? On est que deux pour cette réunion. On peut pas juste se passer un coup de fil ?”

Révolution douce en cours

Vous l’avez compris : on entre dans une recherche systématique de frugalité, dans tous les domaines.

En low-tech, on préférera donc un chauffe-eau solaire thermique à un panneau solaire, un four solaire (ou un poêle-rocket à bois) à un four électrique, des briques de chanvre aux parpaings, une laverie collective plutôt qu’un lave-linge par appartement, ou un vélo vintage remis à neuf dans un atelier du coin plutôt qu’un vélo électrique tout neuf made in china.

Entrer dans une démarche low-tech peut donc révolutionner la vie d’une famille, mais aussi d’un immeuble ou d’un quartier/village.

On commence par réduire sa consommation, faire des économies, soutenir le commerce local. Puis, on rejoint une asso, une communauté de makerz, avec lesquelles on va réparer son petit électro-ménager, repriser des fringues, co-constuire des éoliennes ou des murs en terre crue. Un collectif qui pourrait devenir un réseau d’amitié et d’entraide, avec lequel on échange des services et des outils. Peu à peu, l’argent prend moins de place dans votre vie. Peu à peu, on entre en résilience. Et, un jour, on se retrouve à planifier un road trip collectif à vélo ou à pied accompagné d’un âne, une remontée de la Seine en Canoë, un tour de la Corse en pédalo, une traversée de la France en Rosalie, un aller-retour Nantes-Paris en char à voile...

C’est ainsi que la low-tech réenchante le voyage, fait sortir des écrans et du consumérisme, rompt avec les imaginaires techni-cool, aide à retrouver les autres, à rebâtir une solidarité et à refaire société.

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