Publié par La Rédaction dans Coulisses le 28/06/2022 à 15:45
La couverture incarne la ligne éditoriale. Elle la résume, la synthétise, la plaque sur une seule page. C'est la porte d'entrée vers un univers. Mais une porte vitrée, qui donne à voir. Qui donne envie. Oui, mais envie à qui ?
Une couve répond à trois questions : Qui sommes-nous ? À qui parlons-nous ? Que disons-nous ?
Avec un mag sur la low-tech, on va pas chercher à réinventer l'eau chaude ! Nos réponses sont claires : nous sommes le mag des technologies douces et de tous les modes de vie résilients. Nous parlons à ceux qui pratiquent (ou veulent pratiquer) une écologie du quotidien (c'est quoi une écologie du quotidien ? Bah, c'est Corentin de Chatelperron dans son catamaran, par exemple ! Et nous affirmons que la vie simple est à portée de main... Que c'est possible, c'est faisable et ça existe déjà : la preuve !
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La conception d'une couv' c'est comme pour tout : y'a des règles !
Règle n°1 : le nom du mag doit claquer, c'est l'élément le plus gros. C'est ce que le lecteur cherche dans le kiosque ou en librairie.
Règle n°2 : tous les codes graphiques du mag doivent être présents.
Au Low-Tech Journal, nous avons notre police d'écriture « sobre » Ryman Eco. Notre « slash » ( / ) qui relie low & tech pour symboliser la transition, le lien, l'équilibre. Notre pastille ronde : une forme naturelle (contrairement au carré) qui révèle les thèmes du numéro. Et enfin la photo... mais nous y reviendrons.
Pour nous, ce fut les années 70, lors du comeback du « fait maison » provoqué par la crise pétrolière de 1974, de la naissance de l'écologie politique et de l'underground. Après une bonne semaine de recherche sur le net, dans des brocantes ou des kiosques, mais aussi de discussions autour d'une mousse... Nous avions sélectionné 3 sources, à la fois pour leur fond et leur forme.
On constate une structure similaire aux 3. En haut : titre et slogan centrés, sur 1/3 de la surface. En bas : image encadrée sur les 2/3 de la page. À chaque fois (ou presque), il s'agit d'un dessin figuratif.
Bien plus aisé que les couves « image pleine page » où il faut adapter le texte à chaque photographie, comme dans le test ci-dessous avec notre cher Philippe Bihouix.
Si la structure vient du passé ; la photo doit incarner la modernité, afin d'assurer l'équilibre que nous voulons défendre : ni fuite en avant, ni retour en arrière.
Voilà pourquoi, plutôt qu'un dessin, nous opterons pour des photos – ou des œuvres d'art hyper-réalistes comme sur le couverture du n°1 où il s'agit d'une peinture.
Et puis, contrairement au dessin qui est la technique de l'imaginaire et de la fiction, nous voulons montrer ce qui existe. "Ta couve doit être un statement" disait Graydon Carter, rédac'chef de Vanity Fair US pendant 30 ans. Notre couve veut prouver, par l'image, que vivre autrement, c'est possible !
Bref, notre couve ne doit pas être un « hameçon à lecteurs » ; mais un manifeste de notre démarche.
En faisant le choix de mettre en avant les tubes du système de « clim » naturelle indien appelé BeeHive (à découvrir dans la rubrique Rétrotech de notre n°2), on a fait le pari de la curiosité du lecteur. Plutôt qu'un « effet waw », on a cherché l'effet « mais-c'est-quoi-ce-truc-!? ». Un effet urinoir de Duchamp. C'est une prise de risque. Mais s'il y a un moment pour prendre des risques, c'est bien le n°2 !
Peut-être aurions nous dû, comme ici, proposer une autre version, plus "accessible" que la première, car elle place l'objet à échélle humaine ? À la rédaction, nous sommes partagés. Nous aurons donc plaisir à vous entendre : le parti est-il réussi ? Est-on allé trop loin ? Préférez-vous cette version ? Dites-nous tout en commentaire !
bob
La couve choisie est en effet un peu "molle", je suis plus intrigué par celle où l'on voit une personne, parce que je me dit que peut-être, j'ai un nouveau truc à fabriquer :-) Donc j'aurai plus tendance à acheter ou ouvrir le magazine avec l'autre couve ;-)
Yann
Idem !
Roulelec
Effectivement la première couverture fait penser à un empilage de tubes en terre cuite en stock chez le fabricant alors que la seconde montre une réalisation d'un système qui excite la curiosité de l'amateur de low tech.
Chlamic
Et puis le fait que ce soit un homme du sous-continent indien ajoute du sens: c'est humain, ça vient de quelque part et ça nous rappelle l'universalisme auquel renvoie le low-tech.
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