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Pour Bernard Arnault, c’est par le progrès technologique qu’on enrayera l’élévation des températures. Voici pourquoi c'est faux !

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Les techno-solutionnistes et autres "thurifaires de la technique" (selon l'expression de Philippe Bihouix) promettent de sauver la planète par la technologie. Problème : leurs solutions n'existent pas et, si elles existaient, consommeraient une quantité phénoménale d'énergie et de matières premières... dont nous ne disposons pas.

Dans un entretien au Figaro, Bernard Arnault a eu cette phrase "c’est par le progrès technologique qu’on enrayera l’élévation des températures, pas en stoppant le développement économique" (Source). Comme lui, une majorité de Français - et notamment de décideurs politiques et économiques - le gouvernement pratique la maladaptation et semble convaincu qu’une technologie magique et salvatrice viendra régler tous nos problèmes.

Croyance, mystification, déni

Pour l'heure, aucune technologie ne peut permettre de passer à 2 Tonnes de GES émis par personne et par an... sans entrer dans une réduction drastique de notre consommation globale. Le nucléaire consomme aussi du pétrole (construction de bâtiments, entretien) tout comme les énergies renouvelables (une éolienne est avant tout du béton et de l'acier). Les avions bas-carbone, ça n'existe pas. Le remplacement du parc automobile par de l'électrique ? C'est du greenwashing. La capture et la séquestration du carbone ? Une solution de géoingénierie fumeuse, à la limite de l'arnaque (lire ici mon enquête).

La seule réponse à l'urgence est la réduction rapide et globale de la consommation d'énergie.

Or, ceci implique le passage à la décroissance, ou à la post-croissance. Évidemment, Bernard Arnault et ses amis n'en veulent pas.

Et, ne me dites pas que "le génie humain" va "repousser les limites du possible, par des technologies capables de corriger les erreurs humaines et d’inventer un monde de bonheur pour tous". Si cela était possible, le génie humain l'aurait déjà fait. Or, le "génie humain", souvent mû par la soif de s'enrichir, se contente souvent d'inventions "green tech disruptives" absurdes.

Autre argument : la plupart des études menées sur les solutions techniques proposée (notamment par le Shift Project) débouchent sur un constat d'échec annoncé, du genre : "les innovations technologiques arrivent trop tard et se déploient trop lentement." Ça n'empêche pas des anciens hauts-fonctionnaires ou ministres venus pantoufler dans le privé contre de gros salaires, de nous expliquer qu'il faut "absolument tout miser sur les technologies" (comme ici Fleur Pellerin, ancienne ministre du numérique, désormais à la tête d'un fonds de pension).

Il faut relire "Le Bonheur était pour demain" de Philippe Bihouix (Seuil, 2019) pour comprendre qu'il n'y a pas de rationalité à dire que la technologie nous sauvera : cela relève de l'utopie, du mythe, de la croyance, du déni même. Chez les techno-solutionnistes, le bonheur est toujours pour après-demain. Halte aux mystifications, il faut avoir le courage du réalisme et de la maturité. Le courage de remettre les pieds sur terre !

Pour découvrir le Low-Tech Journal, c'est par ici !

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