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Joan Arwa Ogwang, boulangère solaire au Kenya

solarfire

À 39 ans, Joan est une pionnière de la boulangerie solaire low-tech au Kenya. Son Lytefire 5 se compose d’une cinquantaine de miroirs qui concentrent les rayons du soleil sur le four. Il a été conçu sur place par Social Fire, une entreprise sociale* finlandaise. Lancée en mars 2022, la petite société de Joan ne connaît pas la crise. Elle démontre chaque jour que low-tech rime avec création d’emplois locaux et durables.

Cet article est extrait du n°2 du Low-Tech Journal (à commander ici en version numérique).

Cette habitante de la ville de Kisumu, au bord du lac Victoria, est ce qu’on appelle une « slasheuse » : elle cumule sa boulangerie solaire avec
un job de commerciale dans une compagnie téléphonique. Diplômée en communication, elle a la fibre entrepreneuriale chevillée au corps…Mais n’avait encore jamais créé d’entreprise.

« Dès que j’ai vu la machine, j’ai compris qu’elle pouvait changer la vie de ma communauté. »

Joan découvre le four solaire pour la première fois il y a trois ans, grâce à Lorin Symington, petit-fils du concepteur du tout premier modèle.
Peu après, elle visite une communauté kenyane équipée d’un four et soutenue par l’ONG World Vision. Elle sort de là fascinée, autant par la machine que par l’espoir qu’elle porte pour cette communauté où les femmes n’auraient plus à marcher des heures pour chercher du bois, ni à respirer les fumées des fours, ou dépendre d’une électricité intermittente.

À l’époque, l’équipe de Solar Fire cherchait encore son modèle économique. Joan a commencé à travailler et a rapidement pris les choses en main : elle a conçu un business plan, fait un petit emprunt, demandé les autorisations, etc. SolarFire a accepté de lui prêter un four Lytefire. Et, un matin, me raconte Eva, cofondatrice et directrice générale de Solar Fire, « j’ai reçu par email une photo de Joan devant la machine et une fournée de pain… et j’ai compris que c’était parti ! » En ce jour de printemps, Joan avait invité de nombreux représentants d’associations de quartier, de la paroisse et même une ONG. Petit miracle : elle ne reçoit que des réactions positives.

Son recrutement ne fut pas aisé ! En attendant, Joan a dû se former à faire fonctionner la machine, cuire le pain, tester des recettes, s’exercer au glaçage, à la déco... Les premiers temps, elle vendait ses gâteaux dans la rue, parfois à perte, pour tester les recettes.

« C’était dur, mais fun » résume-t-elle.

Très vite, un second emploi a été créé pour tenir la petite boutique. Désormais, quand Joan passe à la boulangerie, on la reconnaît, on la salue. Pour l’avenir, elle espère pouvoir en faire son métier à plein temps. « Je suis optimiste, sourit-elle, mais je sais qu’on m’attend un peu au tournant. Certains se demandent si je vais tenir le coup avec mon four bizarre ! » Pour tenir, elle compte sur sa créativité et celle de sa boulangère pour faire naître l’envie chez les consommateurs. Elle forme aussi de futures entrepreneuses.

Tout le monde est ébahi devant la puissance de cuisson de la machine : 300°C en une heure ! « Ils ne pouvaient pas y croire, se souvient-elle. Nous avons fait une expérience en cuisant une petite boule de pâte... et tout le monde était enchanté ! » Deux mois plus tard, son commerce est florissant. Le four fonctionne 6 jours sur 7 à mitemps, sauf le dimanche. Il produit quotidiennement de 2 à 3 fournées, pour entre 5 et 7 kilos de pains, gâteaux ou cookies, vendus aux étudiants, aux familles et aux employés qui vivent et travaillent dans le quartier. La clé de son succès : un rapport qualité-prix imbattable. Joan n’ayant pas de facture d’énergie, elle est toujours moins chère que la concurrence.                                                                                                                                                                                                                  Son best-seller ? Les Queen cakes, des minicupcakes dont raffolent les écoliers pour le goûter. Si Joan tient les fourneaux le samedi ; en semaine, la machine est entre les mains de Catherine Akoth.
(d’un programme d’empouvoirement des Kényanes créé par Solar Fire. ??)

À l’heure où nous mettons sous presse, sa campagne de financement participatif pour développer son activité n’a pas encore démarré. Mais vous pourrez la soutenir sur Ulule en cherchant le projet « solar fire » !

Pour découvrir le Low-Tech Journal, c'est par ici !

*Solar Fire est une « social enterprise » de droit finlandais. Ce sont des SARL à objectif social et durable. Ce statut, établi en 2011, est octroyé aux sociétés qui placent la responsabilité sociale et environnementale au coeur de leur projet et de leur modèle d’affaires

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